Récemment, lors d’un coaching, on m’a demandé: « Qu’est ce que tu as toujours su ? »
Je vous partage ici ma réponse: « J’ai toujours su intérieurement que voir la vie de façon linéaire: étudier, travailler, acheter une maison, les enfants, le chien etc… n’était pas la finalité d’une vie, qu’il y avait autre chose à vivre, que juste ça. »
J’ai grandi, comme beaucoup, dans un monde rationnel, entourées de personnes rationnelles, pour qui ce genre de « croyances » était du grand n’importe quoi. En écoutant la voix de la raison, je ne me suis jamais dit que je me trompais , en revanche, j’ai juste accepté que celle qui n’était pas normale, c’était moi. En gros, ne pas réussir à expliquer rationnellement ce que je ressentais au fond de moi, faisait de moi l’originale, l’insensée et surtout celle qui restera un peu en marge et toujours un peu perdue. Comme si je suis une personne solide, en sécurité que si je peux expliquer ce que je vais faire de ma vie, comment elle doit être, avec qui et surtout si elle ressemble au plus grand nombre….
Aujourd’hui, j’ai un travail, une maison , un mari et des enfants ( pas de chien :)) et je continue à ressentir ce que j’ai toujours su, plus encore , à l’incarner de plus en plus fort….
Pourtant, pendant tout ce temps où je me suis sentie réellement en marge, il était impossible pour moi de construire, comme si ça n’allait pas de paire ! On ne peut pas voir la vie comme un mystère , une quête et en parallèle avoir une vie « normale » de métro, boulot, dodo. Moi la première, comme je vous l’ai dit, j’ai pris pour vérité ce jugement , me suis habillée de cette version hors norme de moi même. J’ai au final été raisonnée et raisonnable, en me disant je serais toujours à contre courant et c’est ainsi, c’est acté .
Et c’est au moment où je n’étais définitivement plus sous l’influence de la raison, que j’ai expérimenté une vie comme celle qui ne se définissait pas, qui ne se comparait pas, juste une vie qui se vivait. J’ai côtoyé des personnes qui vivaient dans le coeur plus que dans la tête, sans besoin de définir aussi ce qui était juste ou faux, bien ou mal, et c’est là où j’ai alors lâché cette étiquette de « pour toi ce sera toujours different puisque tu ne veux pas ce que tout le monde veut: maison, chien etc… »
En réalité, moi ce que je voulais n’avait effectivement pas forcément de formes prédéfinies mais un contenant, celui qui me permettait de continuer de nourrir mon coeur, nourrir mon âme . Car oui, je suis humaine mais pas que et ce n’est qu’en enlevant le voile du rationnel, que j’ai pu enfin baigner dans des eaux qui me correspondent. La phrase « Je suis dans ce monde mais pas de ce monde » prenait enfin tout son sens.
Contre toute attente;) c’est à ce moment là qu’en douceur et sans résistance, j’ai pu construire une famille et son lot de routine qui va avec, sans jamais tomber dans une linéarité raisonnable. Je continue à observer, prendre conscience, agir , découvrir , grandir. Je ne prends rien pour acquis puisque je suis là pour apprendre. Apprendre à ressentir plus qu’à réfléchir, penser ma vie.
C’était, sans le savoir, ce que j’avais toujours su.
Alors attention, vous aussi, il y a peut etre quelque chose qui vous est propre, que vous avez toujours su mais comme moi, la grande majorité ( amis, famille, société ) vous a prouvé « rationnellement » le contraire et ce que vous avez toujours su s’est transformé en une étiquette qui vous colle à la peau mais qui n’est pas collé au bon endroit. Ainsi, vous vous pensez trop ceci ou pas assez cela….alors qu’au départ ce que vous avez toujours su est le moteur de votre vie, celui qui vous anime.
Le processus mental résiste à nous montrer tel que nous sommes, il veut nous « ranger » dans une case, loin d’un équilibre, on s’enferme dans une polarité. Notre équilibre, notre centre est ailleurs, loin de toute définition de ce qui est ou n’est pas, on le vit et c’est cela qui devrait suffire. Je vous souhaite à tous de pouvoir ouvrir la porte de l’expérience de votre vie et de ne pas juste rester à coté parce que la raison a dit .